AG de la LARGE... fronde anti-Alsace
Assemblée générale de la Ligue du Grand Est
Source DNA du 07/04/2019
Jean-Pierre Déloy par défaut
En
lieu et place du Lingolsheimois Albert Koffler, candidat par devoir, le
Vosgien Jean-Pierre Déloy, candidat par défaut, a été élu président de
la Ligue du Grand Est au cours d’une AG marathon et tumultueuse, dans
les locaux de l’ENA à Strasbourg.
À quoi peuvent mener
les mariages forcés. Les querelles de clochers qui gangrènent la Ligue
d’athlétisme régionale du Grand Est (LARGE) depuis trois ans, qui
plombent les bonnes volontés et les idées novatrices, ont atteint leur
paroxysme.
Avec le recul, on se rend compte que les dés sont
pipés depuis l’origine. Depuis le 5 novembre 2016 en ces mêmes lieux et
l’élection du premier président, l’Artolsheimois Rémi Stangret, candidat
unique après l’annulation de la liste du Rémois Gilbert Marcy, laquelle
comportait un membre… non licencié !
« J’ai bien assez à faire »
Depuis,
ce dernier n’a eu de cesse de fustiger l’équipe en place et
particulièrement le projet de président-salarié de Rémi Stangret,
conscient, lui, que le développement de la discipline dans un territoire
aussi vaste relevait du plein-temps.
Le 17 mars 2018, en toute
fin de la précédente AG, Rémi Stangret a fini par jeter l’éponge,
estimant la situation sans-retour, vu l’intensité de la fronde marnaise.
Il a depuis accédé à un poste de directeur général correspondant à ses
convictions, avalisé par le président par intérim, parce qu’il en
fallait bien un, Christian Prévost, dont la rivalité entre Rémois avec
Gilbert Marcy ne date pas d’aujourd’hui.
Fronde anti-Alsace
Au
sein du comité directeur, il convenait donc samedi de choisir puis de
faire élire un nouveau président, assurant la fin du mandat jusqu’à
l’automne 2020. Président qui assainirait aussi des finances ayant
soudainement dévissé au lendemain de l’AG 2018, l’année écoulée
affichant un déficit de 99815,07 € ( lire ci-contre ).
Avec le
sens du devoir, car il fallait oser, Albert Koffler, président du CD67
et du S2A, faisait figure d’unique candidat. Sauf que Lorrains et
Champardenais du comité directeur ont dû estimer qu’un président et un
directeur général alsaciens, cela faisait trop.
Le Lingolsheimois
n’en faisait pas une maladie. « J’ai bien assez à faire à travers
toutes mes fonctions », si ce n’est pour l’avenir immédiat de
l’athlétisme du Grand Est, lequel va encore naviguer à vue pendant un an
et demi.
50,99 %… ouf !
Le
même comité directeur ne voulait toutefois pas risquer une mise sous
tutelle de la Fédération, de surcroît en présence de son président André
Giraud, et aller ainsi dans le sens de Gilbert Marcy. Au passage,
criant à l’incompétence des hommes en place et reflétant soi-disant un
sentiment majoritaire, celui-ci n’a recueilli qu’une poignée de timides
applaudissements…
Par défaut, à reculons, le président du CD88,
Jean-Pierre Déloy, secrétaire général jusqu’ici, est donc sorti du
chapeau, suscitant ce commentaire peu amène de Gilbert Marcy : «
Catastrophique ! » Que serait-il advenu si l’assemblée n’avait suivi le
comité directeur ? Le vote a éludé la question. Enfin… tout juste. À 402
voix près sur plus de 22000 (50,99 %…), au cœur des 6h d’AG !
Le
président de Mirecourt, section locale de l’Athlétic Vosges Entente
Clubs (AVEC), sait – ou craint ? – ce qui l’attend. « Pour moi, Albert
Koffler aurait fait un excellent président. Je voudrais rendre hommage à
mes prédécesseurs, à Rémi qui a peut-être eu raison un peu trop tôt, à
Christian qui s’est démené du mieux possible. Malgré les conditions,
j’aimerais croire que la situation de la Ligue ne sera pas explosive. Je
ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les choses se déroulent
pour le mieux dans le meilleur des mondes, n’en déplaise à certains qui
n’hésiteront peut-être pas à me mettre des peaux de bananes sous les
pieds. »
C’est reparti pour un tour…
Dépenses non contrôlées
Répondant
aux questions concernant le déficit de 100 000 € sur l’exercice 2018,
le Spinalien Frédéric Burlett, membre du bureau directeur et
expert-comptable, parle d’un « dépassement conséquent des dépenses,
notamment de la part des pôles (aux CREPS de Reims surtout, de Nancy et
de Strasbourg, ndlr). Des achats de matériels sans doute nécessaires,
mais qu’il faudra apprendre à maîtriser. »
« Nous avons bouclé
l’année précédente à +38000 €, rappelle Rémi Stangret, encore président à
l’époque. Je n’y suis pas arrivé en disant oui à tout. » Il faut savoir
dire non. Ce n’a pas été assez le cas depuis.
Des garde-fous sont érigés en conséquence.
«
Le bureau directeur va mettre en place un vrai, sérieux et drastique
suivi budgétaire, détaille Frédéric Burlett. Les signatures à venir
n’interviendront que si elles entrent dans un budget prévu et validé.
Nous nous appuierons sur un outil de gestion partagé par tous (Alsace,
Lorraine, Champagne-Ardenne) , avec un suivi du directeur général. »
Les
comptes, certes négatifs mais justes, ont été désapprouvés (à 55,15
%). En revanche, le budget prévisionnel 2019, à hauteur de 1 265 700 €,
en augmentation de 20 %, a été voté à 65,82 %. Gestion sanctionnée,
mais confiance pour la suite. Restons positif !